Les critères de choix des isolants :
Comme énoncé précédemment, il n’y a pas un isolant parfait, avec des caractéristiques lui conférant systématiquement la 1ère place du podium pour chaque application. Plusieurs points sont à prendre en compte avant de choisir l’isolant adapté :
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- la performance technique : la conductivité thermique (l), l’inertie (temps de déphasage), la perméance (m), la capacité hygroscopique, l’affaiblissement acoustique, la résistance au feu, etc
- le coût financier (en terme d’achat, de transport, de mise en œuvre, de délais, etc)
- le coût environnemental : le bilan carbone et l’énergie grise nécessaire à la production, à la fabrication et au transport), la facilité de démantèlement et de recyclage.
- la complexité de mise en œuvre. Risque de pertes de performances ou pathologies dues à la mise en œuvre, aux interventions ultérieurs
- la surface à traiter (bois, terre cuite ou crue, béton, …), les produits de recouvrement, l’exposition à l’humidité, aux agents chimiques, aux nuisibles, aux éléments (air, eau, feu,), etc.
LA RESISTANCE THERMIQUE : Le b.a.-ba pour entreprendre l’isolation d’une maison est de bien comprendre le rôle de la résistance thermique. Cette mesure notée R est exprimée en mètres carrés et Kelvins par Watt (m2. K/W). Elle défini la capacité d’un matériau ou d’une paroi à limiter la transmission de chaleur. La valeur R d’un isolant est fonction de sa conductivité thermique (exprimée en Watt par mètre Kelvin noté lambda l) et de son épaisseur -> soit R=e/l
NB : Plus la conductivité thermique d’un matériau est faible et plus sa résistance thermique est élevée.
La résistance thermique est l’unité référentiel utilisée par la règlementation thermique pour le dimensionnement des isolants :
- L’isolation des murs extérieurs et sols sur pièces froides doit atteindre un R de 4 en construction BBC (bâtiment à basse consommation) et 5 pour un BEPOS (bâtiment à énergie positive).
- L’isolation des combles doit atteindre un R minimum de 8 pour un BBC et 10 pour un BEPOS.
LE DEPHASAGE : Trop peu abordée, le déphasage thermique d’un isolant désigne sa propriété à ralentir les transferts de chaleur, notamment lors des journées les plus chaudes en été. Cette propriété est essentielle en période estivale pour maintenir une température intérieure de confort. Le déphasage d’un matériau est directement fonction de son inertie, elle-même liée à sa densité. L’idéal pour les régions tempérées serait d’atteindre un temps de déphasage d’environ douze heures afin d’évacuer durant la nuit les calories stockées la journée. Avec une densité importante et une forte capacité thermique en toitures et façades Sud/Ouest, on obtient un grand réservoir à calories.
LA CAPACITE HYGROSCOPIQUE D’UN MATERIAU : C’est sa faculté à absorber un surplus de vapeur d’eau ponctuel pour ensuite le restituer en période plus sèche. Un matériau hygroscopique permettra également une bonne migration de la vapeur d’eau à travers les parois – on parle de perspirance. Dans une construction moderne, très étanche à l’air, la gestion de l’hygrométrie ambiante est très importante pour assurer le confort des occupants. Un air trop sec ou trop humide peu avoir des effets néfastes sur votre santé et votre habitation et procurer une sensation d’inconfort. Généralement, le problème provient de l’excès d’humidité causé par les activités du quotidien (cuisine, douches, …) ou simplement par la respiration.
LA PERMEANCE : Elle définit la perméabilité d’un matériau à la vapeur d’eau. Plus sa valeur est grande, plus le matériau va s’opposer à la diffusion de la vapeur d’eau. Pour une valeur (m) inférieur à 10, le matériau permet une bonne diffusion de la vapeur d’eau. Les matériaux les plus perméants sont généralement le bois, les laines végétales et animales, la chaux, le plâtre, la terre cuite, …
ISOLANT BIOSOURCE : Constitué en partie ou en totalité de matière végétale ou animale (chanvre, paille, plumes, …), ce sont des isolants renouvelables qui ont une emprunte carbone fortement réduite.